Épitaphes Utiles pour ne pas être pris de cours en cas de mort imprévue

home1TOUT LE MONDE MEURT. VOUS AUSSI.
Vous avez pensé à tout.
À tout ? Vraiment ? Et votre testament, vous l’avez écrit ? Vous avez aussi pensé au chat ? Et vous voulez être incinéré avec votre vélo fétiche, voila qui ne manquera pas d’allure au moment de franchir la porte du four.
Et la pierre tombale, vous y avez pensé ? Du granit noir. Votre nom. La date de votre naissance séparée de la date de votre mort par un tiret. Un tout petit tiret. Presque rien, en somme. Bien.
Et votre ultime message ? Le résumé scintillant des ces années féériques ? L’ultime synthèse ? Ah ? On avait oublié ?
Heureusement, moi pas.

ÉPITAPHES TIÈDES
Travaux en cours.
Finissez sans moi.
Je dors.
Attention à la marche.
Écoutez le bruit du vent.
Enterré bien profond.
La suggestion tombale du dimanche
En attendant, on meurt quand même.

ÉPITAPHES VERT TENDRE
Je refleuris au printemps.
La mort n’attend pas le dessert.
Le soleil réchauffe les os.
Le temps passe une fois.
Impossible de marcher couché.
Le dernier qui respire a gagné.
La suggestion tombale du dimanche
Tuer le temps n’empêche pas de mourir.

ÉPITAPHES AMÈRES
Toujours aussi mort.
J’aurais tant voulu.
Le temps passe sans se retourner.
80 ans d’existence. 30 secondes de vie.
Dans leur boite, les sardines parlent aux sardines.
Ça ne peut pas durer.
La question tombale du dimanche
Et si c’était vous ?

ÉPITAPHES AIGRES-DOUCES
C’est la vie.
Où s’en vont les feuilles qui tombent ?
J’aperçois le ciel.
La terre grouille de vie intérieure.
Je ne me suis pas levé ce matin.
Il fait nuit jour et nuit.
La question tombale du dimanche
Qu’y a-t-il entre l’âme et le ver ?

ÉPITAPHES DE LA CONNERIE ORDINAIRE
J’aurais dû essayer le silence.
Le soir tombe mal.
Jamais grandi.
J’attends demain.
Recouvrez-moi d’un voile pudique.
Pas de réincarnation, s’il vous plaît.
La suggestion tombale du dimanche
Je fus consternant.

L’ÉPITAPHE POUR TOUS LES JOURS DE LA SEMAINE
Une seule épitaphe pour toute la semaine.
Prévoir une pierre tombale de vastes dimensions.
Le plus triste c’est le temps perdu à décalquer ce visage sur des visages qui lui ressemblent pour entretenir l’illusion  que le miracle peut se reproduire.

ÉPITAPHES DES MATINS GLACÉS
On dirait bien qu’une étoile a disparu.
J’ai trouvé les mots mais j’ai perdu la langue.
Vue sous la jupe des filles.
Je ne saurai jamais jouer de la guitare
La terre sent si bon au printemps.
Je sème à tous vents
La suggestion tombale du dimanche
Il manque l’odeur des croissants.

ÉPITAPHES DE FIN D’ANNÉE, notre sélection pour les fêtes
24 décembre : Le soir ne tombe pas dans l’obscurité.
25 décembre : Toute seule, l’âme a peur dans le noir.
26 décembre : Vu d’ici, le ciel semble très loin.
27 décembre : La vie est trop courte pour mourir.
28 décembre : La racine du pissenlit a un goût amer.
29 décembre : Vieilli en fût de chêne.
30 décembre : Quelqu’un aurait du chocolat ?
31 décembre : La réincarnation attend au bout de la chaîne alimentaire.
La suggestion tombale du premier de l’an
Au suivant.

ÉPITAPHES DU NORD
L’incinération a du bon.
La neige bouche la vue.
Je me fonds dans la masse.
C’est le monde à l’envers.
La tumeur ne vous lâche pas.
Il fait nuit jour et nuit.
La suggestion du dimanche
Travaux en cours.

ÉPITAPHES DE LA SEMAINE DE NEIGE
Je voudrais une langue pour goûter les flocons.
Sous la terre, les mineurs de fond.
Je ne meurs que d’un œil.
Vieilli en fût de chêne.
Je me fais tout petit.
Rallumez, s’il vous plait.
La suggestion du dimanche
Au suivant.

ÉPITAPHES VERTES
La racine du pissenlit a un goût amer.
Vu d’en-haut, le printemps est bien plus beau.
Le travail nuit gravement à la vie.
Réfléchissons un peu avant de mourir.
Il faut être réveillé pour s’endormir.
Les nuages qui passent ne reviennent jamais.
La suggestion du dimanche
Toute seule, l’âme a peur dans le noir.

ÉPITAPHES GAITES
Lundi : Le ciel gris gagnerait à être repeint en bleu.
Mardi : Les ronfleurs, dehors !
Mercredi : Dormir et être mangé.
Jeudi : Quelqu’un aurait du chocolat ?
Vendredi : Le soir ne tombe pas dans l’obscurité.
Samedi : La réincarnation attend au bout de la chaîne alimentaire.
La suggestion tombale du dimanche
La vie est trop courte pour mourir.

ÉPITAPHES SUR LE DOS
Lundi : Enfin seul. 
Mardi : Vu d’ici, le ciel semble très loin.
Mercredi : J’ai une mouche dans l’œil.
Jeudi : Les nuages passent pour m’arroser.
Vendredi : Finalement, on serait mieux assis.
Samedi : J’ai glissé.
La suggestion tombale du dimanche
Le premier qui remonte a gagné.

7 réflexions sur « Épitaphes Utiles pour ne pas être pris de cours en cas de mort imprévue »

  1. Je croyais, un peu naïvement que j’avais lu beaucoup, mais je m’aperçois finalement que en lisant ce site, je découvre, que je ne connaissais rien ! Dur, dur d’être un spiritualiste et philo-humoristique !
    « Sophie, ma petite Sophie, si on faisait un peu de philo Sophie ?  »
    « oui, papa »

    1. Un jour, j’ai dû remplir un questionnaire pour un site de référencement d’auteurs. Quand mon profil a été mis en ligne, il y avait la date de naissance, un tiret, et un espace vide que j’essaie de remplir décemment avant que l’administrateur du site s’en charge.

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