Au salon des premières romancières: Émilie Hermant

Derrière le premier roman, il y a la première romancière ou le premier romancier.
Au salon du premier roman, nous étions plus de cinquante. Des gens qui écrivent entre deux. Entre le travail. Les enfants. La famille. Les choses à faire. La photo montre deux auteurs rencontrés à Draveil. Je commencerai par la jeune femme. Au civil, Émilie Hermant est psychologue. Elle est aussi photographe. Elle a érit un livre qui s’appelle Réveiller l’aurore.
Son histoire parle d’Alice qui apprend le piano et construit une cabane tordue dans les arbres parce que son père aime le piano et les cabanes dans les arbres. D’ailleurs, la maison familiale ressemble à une cabane en plus grand et à peine plus civilisé. À Aulne, là où est plantée la maison, Alice dispose d’un jour et demi chaque quinze jours pour « passer son entretien d’embauche » en vue de  « devenir la fille de son père ». Le reste du temps se déroule à Paris avec des soeurs plus grandes et une maman « immense et longue comme une tige ». Une maman qui va bien. Une maman qui va moins bien. Une maman qui va mal. Une maman qui souffre d’une maladie neurodégénérative rare. Le type de maladie qui peut se transmettre de mère en fille. Un jour Alice apprend qu’elle porte aussi « le mauvais gêne ». Alors, Alice se retire du monde. Alice plonge. Jusqu’au moment où elle rencontre Tahiti Douche, parfum vanille.

La musique du livre tient à la fois de la comptine, du xylophone de la maternelle, du violoncelle, de l’orgue de barbarie et du piano de Schumann. Un peu comme la voix d’Alice Rivières, née le 13 mars 1973, femme, enfant, qui voudrait bien mourir avant que la conscience ne disparaisse dans la faille génétique.
Émilie Hermant, Réveiller l’aurore, Éditions du Seuil

Le prix du premier roman

TATIANA ARFEL a remporté le prix du premier roman de Draveil en cet an de grâce 2009. Le livre s’appelle L’attente du Soir, aux éditions Corti. Je n’ai pas encore eu le temps de le lire mais je vous le recommande vivement quand même, sur la base de ce prix et des avis enthousiastes du jury et des lecteurs. Voici un lien qui devrait vous éclairer.
Pour revenir au Salon, l’auteur de premier roman rencontré à Draveil est une fille ou un garçon. Souvent trentenaire et plus. Médecin, psychologue, enseignant, retraité… Plutôt sympathique. La tête dans le deuxième roman. La tête dans l’écriture. Le corps bloqué dans une réalité remplie d’horaires, de travail et d’autres événements tout à fait secondaires.
L’auteur de premier roman rencontré à Draveil voit arriver en face de lui les vagues de 16 mètres de haut remplies de romans nouveaux ou anciens. A plat-ventre sur son livre, il ne voit même pas le haut de la vague qui va le submerger. Il continue droit devant. La vague arrive. Il pagaie de toutes ses forces. Il remonte le mur liquide à la force de ses bras. Il y est. Il se redresse et voit le monde entier. Juste deux secondes. Juste avant d’être retourné par le sommet de la vague. De disparaître d’un seul coup dans la machine à laver. La mer tourne. Il ne sait plus où est le ciel. Ses poumons boivent des hectolitres d’eau salée. Il échoue près de la plage où il reprend ses esprits. Tousse. Crache. Remonte sur une page blanche et attend la nouvelle vague. Il faut qu’il écrive. C’est plus fort que lui.

Au Salon du Premier Roman

draveil_2J’ai reçu un coup de téléphone, il y a quelques mois. A l’autre bout du fil, une voix tout à fait aimable m’a expliqué comment me rendre au Salon du premier roman de Draveil. Il paraît que c’est tout près de Paris. Les  hommes préfèrent les guerres fait partie des romans retenus pour le prix du premier roman que cette manifestation attribue depuis 2002. J’ai donc été invité à me rendre sur les lieux, le samedi 14 et le dimanche 15 novembre 2009.
Je n’en suis toujours pas revenu.