La véritable origine de l’automne (4)

Un soir d’engourdissement, caressé par une brise plus tiède qu’un croissant, Adam n’y tenant plus alla voir le serpent. Il trouva Satan alangui, ses anneaux déroulés sur une ardoise plate qui avait emprisonné dans ses strates les derniers restes de la chaleur du jour.

Adam s’allongea sur le dos, à côté du serpent. Au-dessus de lui, le dôme du ciel commençait à se piquer d’étoiles. Adam se tourna vers Satan.

– Je me demande d’où viennent les étoiles.

Satan ouvrit un œil. Il regarda le ciel et cette forme sombre allongée près de lui. Ce type monté sur deux pattes lui avait toujours paru étrange. Deux pattes et surtout aucun poil. Une peau brillante et lisse mais qui manquait d’écailles.
Une fois de plus, Satan se rappela ce moment unique où, penché sur l’eau transparente, il avait vu nager un banc de poissons. Des poissons fuselés et fluides, recouverts comme lui d’écailles argentées. Dans sa tête, il y avait eu un éclair blanc, un court-circuit. Sans réfléchir, il avait pongé. L’eau était froide et Satan ne savait pas nager. Il avait ouvert les yeux pour ne voir qu’un brouillard noir et gris. Il avait ouvert la bouche pour sentir un long trait d’eau de mer s’engouffrer d’un seul coup au plus profond de lui. Il avait voulu recracher cette solution salée mais un spasme glacé avait parcouru toute la longueur de ses anneaux. Pris de panique, Satan avait compris qu’il allait étouffer. Alors, il s’était dressé, vertical dans cette nasse liquide et sa queue avait heurté le fond. D’un coup de reins formidable, il s’était projeté hors de l’eau pour décrire dans l’air une plaisantee parabole qui l’avait déposé a à moitié immergé au bord de la plage, haletant, toussant, hoquetant et recrachant par le nez des jets de ce liquide clair qui avait failli le noyer.

Depuis, Satan, qui aimait les écailles, avait horreur de l’eau.

La véritable origine de l’automne (3)

Au pays de l’été éternel, l’autre célibataire s’appelait Adam.

Insolite et un peu décalé, bipède isolé parmi les quadrupèdes, Adam marchait tout seul sur ses deux pieds. Il faut dire qu’il avait de l’allure : 1 mètre 98 au garrot, athlétique, sculpté, intégralement imberbe et recouvert d’une peau couleur caramel chaud sans aucune marque de maillot. Un visage d’ange préraphaélite illuminé de boucles blondes, le torse garni de pectoraux rebondis et d’abdominaux faits pour illustrer les planches d’anatomie. Enfin, juste au-dessous de la ceinture abdominale, délicatement incrustée à la jonction des cuisses, une verge de belles proportions, oblongue, fuselée, à la fois souple et ferme, un sexe nerveux et lourd, parcouru de veines délicates que seules les mains de Michel-Ange auraient pu sculpter.

C’est ainsi que, mieux gaulé que Brad Pitt, Adam promenait son corps de rêve au royaume de l’été. Hélas, trois fois hélas, toutes les étincelles de soleil jaillies du fond de ces yeux verts, tous ces éclats de muscles et ces mouvements félins retombaient dans le vide sans jamais éveiller l’intérêt de la loutre ou du lamantin. Et pourtant, devant certains crépuscules ou debout dans la bruine diffuse d’une cascade tiède, Adam sentait confusément monter en lui des bouffées de chaleur et des élans inconnus. Il allait alors s’asseoir à l’extrême bord d’un rocher plat suspendu au-dessus du vide. Là, du haut de son observatoire, il passait des heures à regarder déplacements lents des troupeaux indolents et la course rapide des nuages dans les reflets de l’eau.

Peu à peu, la nuit recouvrait de noir le ciel et tout le paysage. Alors, Adam s’abandonnait pendant des heures à la contemplation de son entrejambe et les mouvements imperceptibles de cette longue extension de lui-même allongée sur la pierre froide lui rappelaient immanquablement les ondulations de Satan.

Satan, le serpent. Le seul autre animal solitaire dans tout le pays d’Adam.

La véritable origine de l’automne (2)

Au commencement était l’été.

Un été doré, long et langoureux. Un été rempli de bleu, de soleil blond et d’ombres portées sur les hautes herbes vert tendre qu’un vent parfumé caressait sans jamais se lasser.

Les vallées étaient larges et profondes, entaillées de cascades brillantes qui plongeaient dans les fleuves en éclaboussant les nuages. Des fleurs immenses aux parfums rares s’offraient toutes entières à la concupiscence des abeilles qui repartaient gorgées d’essences essentielles. Le miel coulait en rigoles régulières, parallèles aux lits des rivières de lait et de crème au chocolat. Il ne faisait jamais trop chaud. Il ne faisait jamais trop froid. S’il arrivait que le ciel s’obscurcisse, c’était juste pour une ondée légère, un petit coup de brumisateur sur la surface de la terre, que les prés restent verts et qu’au milieu coule une rivière.

Partout dans les prairies en fleurs paissaient les troupeaux paisibles, les hippopotames, les cerfs, les ours et les gazelles. Tout ce qui vole et tout ce qui peut marcher. Tout ce que nous connaissons en somme, moins quelques animaux disparus depuis, pour que l’homme puisse sans risque ouvrir le toit de sa décapotable.

Aussi, il n’y avait qu’un seul serpent qui s’appelait Satan. Drôle de nom pour un serpent. En plus d’être condamné à être célibataire, Satan était le seul être rampant. Sillonnant la campagne au ras des pâquerettes, il regardait le ciel à se dévisser la tête en rêvant d’une paire d’ailes pour aller voir la mer.

La véritable origine de l’automne (1)

En ces jours fripés où les feuilles virent à l’aigre avant de tomber, où un vent poisseux vient barbouiller de brume pâle les jambes bronzées de l’été, dans cet entre-temps mort qui porte déjà le visage de l’hiver sans jamais vouloir prononcer son nom, on scrute en vain le ciel en se demandant quel sanglot long et idiot a bien pu inventer l’automne pour nous blesser d’une langueur si monotone.

Pourquoi ne pas passer directement de l’été à l’hiver ? Douze mois font exactement une année, mais pourquoi quatre saisons ? Pourquoi pas trois ou deux, ou cinq ? Et surtout, pourquoi l’automne alors qu’il y a l’été ?

Dans les dernières lueurs de ce mois d’octobre lugubre et agonisant, je me sens moi-même dans un état peu rassurant. Je suffoque, je blêmis, je fais le décompte des jours anciens et m’aperçois avec Verlaine qu’un vent mauvais m’emporte vers un tas de feuilles mortes. Rassemblant mes dernières forces, je lutte à contre-courant. Le vent forcit, je m’arc-boute. Le vent rugit et je rampe. J’avance millimètre par millimètre en direction de mon humble demeure que je devine à peine, derrière la nappe de brouillard épais qui monte du sol lourd. Encore un effort. Ne pas s’arrêter. Penser à Guillaumet dans les Andes. Encore dix mètres. Cinq. Deux. Dans ma poche, le trousseau de clés pèse une tonne. Je le soulève à bout de bras. Mes doigts gourds ne trouvent plus le chemin de la serrure. Le vent m’enveloppe dans son souffle glacé. Tout se brouille. Ma main aveugle se tend une dernière fois. Une dernière fois. D’un seul coup la clé s’enfonce et tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. J’abaisse la poignée. Je me jette à l’intérieur. Je referme la porte, haletant et have.
Tout se calme d’un seul coup.
Dehors, l’automne hurle à la mort mais il l’a dans l’os en ce qui me concerne. Dedans, il est temps d’ajouter quelques bûches de mélèze au feu qui mijote. De préparer un lait au miel avec du chocolat. De mettre un pyjama. Un bonnet de nuit et une paire de charentaises. Ensuite, le corps envahi par d’enivrantes bouffées de sève chaude, ouvrons le premier volume de l’Encyclopédie Universelle à la page 875, où nous trouvons un article très documenté et consacré à l’automne. Penchons-nous sur la première phrase :

« Au commencement était l’été. »

Le regard des gens qu’on casse de l’intérieur

Les yeux sont faits pour regarder, rire, pleurer, sentir la pluie qui tombe et le soleil en été. Les yeux bleus, verts ou gris et toutes les autres couleurs qui brillent lorsqu’il fait nuit.
Les yeux humides et remplis de nuages, d’aubes orange et mauves, piqués d’étoiles de givre suspendues dans l’air gelé.

Les yeux tristes ou gais.
Les yeux noirs de colère.
Les yeux. Amoureux.

Les yeux brisés.

Le regard atone, inerte et figé sur rien.
Quelle que soit l’heure et quel que soit l’endroit. Qu’il fasse chaud ou qu’il fasse froid. Aujourd’hui, demain et tous les autres jours, leurs yeux éteints fixent le fond d’une crevasse longue et noire que la mort a tracée sur la face claire de la vie.

Marylin dans une moitié de robe


Director John HUSTON and Marilyn MONROE during the filming of « The Misfits »
Le réalisateur John Huston et Marylin Monroe sur le tournage des « Désaxés »

Sur la fiche technique de l’agence Magnum, la légende indique que  la photo a été prise en 1960 par Bruce Davidson, Reno, Nevada, USA. Pour faciliter les recherches des internautes, l’image a été taguée avec les termes : Cowboy hat, Dress, Exterior, Film shoot, Man 45 to 60 years, Monroe Marilyn, Seated, White people, Woman 25 to 25 years. Ce qui veut dire que si, dans le moteur de recherches, on entre les mots-clés : chapeau de cowboy, robe, extérieur, tournage de film, homme de 45 à 60 ans, Monroe Marylin, assis, personnes de race blanche, femme de 25 à 45 ans, on arrive sur cette image en noir et blanc où John Huston porte un chapeau de cowboy et Marylin Monroe a 34 ans.

Au premier plan, à droite, un coude bronzé émerge de la manche d’une chemise blanche. Ce coude ressemble à celui d’Arthur Miller, l’écrivain qui a écrit le scénario et qui a peut-être déjà rencontré Inge Morath, une autre photographe de l’agence Magnum, venue en reportage sur le tournage du film. En 1960, Miller est encore l’époux de Marylin Monroe. En 1961, ce sera le divorce. En 1962, Ruth remplacera Marylin sur les registres de l’état-civil.

À l’arrière-plan, à gauche, une main noueuse et remplie de veines fait ressortir le cylindre blanc d’une cigarette.

Deux hommes, de part et d’autre de l’image. Deux hommes debout et coupés au milieu du tronc.  D’un côté, Arthur Miller qui note à la hâte sur son carnet le nom d’Inge Morath. De l’autre, les abdominaux vieillissants de Clark Gable peut-être, avec, dans sa main droite une cigarette qui attend une allumette. Un peu plus loin, un gobelet de café.

Boire ou fumer.

Le troisième homme est assis sur le deck.  John Huston, sa tête allongée sous un chapeau de cowboy, un peu surpris et à-demi amusé, lève les yeux vers l’objectif pour l’interroger : qu’est-ce que tu veux de moi ? Est-ce que tu devrais être là ? Peut-être que ce n’est pas le moment. Je suis assis par terre et ce chapeau, je ne sais pas, ce chapeau est trop lisse et trop blanc. On dirait un chapeau de femme et moi je suis le réalisateur à tête d’Indien. Le désert a brûlé mon visage et j’ai l’air d’être dur. J’ai l’air d’avoir vécu. Alors, je me demande si ce chapeau ne va pas faire tache dans le reportage. Bruce, tu nous ennuies, arrête avec tes photos.

Bruce, dans son viseur voit une composition. Deux colonnes mâles, noueuses et indifférentes qui encadrent une forme claire, la frôlent sans jamais la toucher, sans jamais la regarder. Sous les cheveux platine, on dirait deux paires de jambes qui s’accrochent aux plis d’une robe blanche remplie de cerises qu’on ne trouve jamais en été.

Trois hommes verticaux et projetés vers le monde. Au milieu, dans une moitié de robe, une femme, le regard enfoncé dans le sol. Marylin, toujours à distance et toujours à portée de mains.

Marylin pliée en deux, prise dans l’étau des hommes qui l’enserrent à jamais sans jamais la toucher.

Pour revenir il faut partir

Partir des mois ou des années, loin ou près, peu importent les kilomètres, partir ailleurs, sous un autre ciel, dans une autre seconde. Changer de terre et de lumière. Changer de ciel. Regarder d’autres corps et d’autres visages. Il suffit d’un lac ou d’une vallée, de la route qui s’arrête au bas d’un immeuble et d’un nom manuscrit collé à la hâte sur la face d’une boîte à lettre. Il y a du courrier. Des factures et de la publicité. Le journal. Des paquets. Des emballages brillants pour l’anniversaire des enfants. Les rappels. Le papier qui déborde au retour des vacances. Et un jour, collée à la hâte sur le front sale de la plaque métallique, une étiquette indique une nouvelle adresse.

Partir encore un peu plus loin, juste quelques mètres ou quelques kilomètres, regarder le ciel d’une autre fenêtre. Survoler des étendues de nuages, des océans métalliques et des bandes de terre en damier. Se réveiller d’un seul coup de l’autre côté du monde avec devant les yeux l’image fixe des vignes rousses suspendues aux balcons des montagnes. Le ciel trop bleu des jours de foehn. Et le raisin rouge et chaud qui colle entre les doigts, un jour de vendange.

Un jour d’été oublié au milieu de l’automne, gravir les escaliers taillés dans les murs de pierre sèche, la chaleur de l’ardoise plate et grise qui craque sous mes pas. Le soleil hors-saison et le sentier qui monte, le long des lignes parallèles.

Je peux marcher les yeux fermés.
Ici, je sais d’où je suis parti.

Intérieur nuit (7)

La chambre, dans la pénombre, au fond, le lit. Un coup léger contre la porte qui s’ouvre progressivement. Un profil apparaît dans l’embrasure. Deux silhouettes entrent et s’avancent vers le lit. On entend un choc sourd.

Luce :
‘Tain !

Andrée :
Moins fort !

Luce :
‘Tain mon pied. Font chier avec leur lumière.

Andrée :
Moins fort !

Luce :
Ah non pas moins fort, bouge-toi un peu ! Allume ! La lampe est de ce côté.

Andrée finit par trouver l’interrupteur et allume la lampe de chevet. Luce s’assied sur le bord du lit et retire une sandale pour examiner son pied.

Luce :
Putain j’y crois pas, je me suis explosé un ongle.

Andrée :
Moins fort. T’as qu’à appeler une infirmière, c’est pas ce qui manque ici.

Luce :
Connasse. ‘Tain, ça fait mal. Le gros orteil. C’est l’ongle. Il va tomber, c’est sûr.

Andrée :
Mais non. Regarde ! Même pas de sang.

Luce :
Bien sûr, toi, tu t’en fous. Toi qui sais tout, les ongles tout noirs qui finissent par tomber, t’as jamais vu ça, toi, la spécialiste en ongles ?

Andrée :
C’est quoi ce délire ? Tu t’es cognée ? Tu t’es fait un gros bobo ? Tu veux ton doudou ? Je crois bien que je l’ai vu sur ton lit hier. C’est très bien d’avoir son doudou. Pour une grande fille de 20 ans, c’est normal, il lui faut son doudou.

Luce :
Je te déteste.

Andrée :
Je sais.

Luce :
Sale…

Andrée, la coupant :
… Conne. Je sais. Je suis au courant. C’est trop cool d’avoir une petite sœur. On lui raconte des histoires pour s’endormir, pendant qu’elle suce son doudou et son pouce. Tu suces toujours ? Moi, je pense qu’après toutes ces années tu dois sucer comme une pro. Qu’est-ce qu’il en dit Pomme d’Adam ? Il me semble qu’il a encore grandi. C’est quand que les garçons arrêtent de grandir ? À vingt-cinq ou à trente ans ?

Améliorer Rothko

Ce 8 octobre 2012, Vladimir Unmanets entre dans la Tate Gallery de Londres.

Il s’approche d’une toile de Rothko, « Orange, Red, Yellow ». À droite, en bas du tableau, il inscrit en Anglais et au feutre dégoulinant :  » Vladimir a potential piece of yellowism. » Ce qu’on pourrait traduire par : « Vladimir une pièce potentielle de jaunisme. » Pardonnez l’inélégance de la traduction littérale, je ne vais pas consacrer une seconde de mon temps à ciseler les contours d’un étron.

Une fois, à Londres, j’ai longtemps regardé le tableau en question et quand je vois la trace immonde laissé par ce pantin triste et soi-disant jaunissant, j’ai les mains moites et un long filet de sueur froide me coule dans le dos.

Mais là où nous passons de la connerie ordinaire à la connerie de compétition, c’est lorsque Vladimir se fend d’une explication. Vladimir est un être pensant. Il se prend la tête dans les mains. Il réfléchit. Il a un message qu’il délivre en ces termes : « Je crois en ce que je fais et je veux que les gens commencent à en parler. C’était comme une sorte de plateforme. Je n’ai pas diminué la valeur de l’œuvre, je n’ai pas détruit ce tableau, j’ai mis quelque chose de nouveau. »

Vladimir, mon garçon – tu permets que je te tutoie – Vladimir, mon gros lapin en chocolat, il faut que je te dise, je crois qu’il y a quelque chose de pourri dans ton esprit troublé et, ce qui me chagrine, je crois que tu n’es pas tout seul à clapoter dans les eaux croupies du jaunisme. La fièvre jaune s’étend sur le monde et aucun vaccin ne semble en mesure d’enrayer cette pandémie qui se manifeste sous deux formes bien connues qu’on peut retrouver dans certaines galeries d’art contemporain : le caca et le crachat.

Le caca peut être déposé sur n’importe quel support par un derrière inspiré. Là où le geste prend toute sa dimension artistique, c’est dans l’intention, dans le mouvement du derrière qui imprime au caca une trajectoire suspendue que le trou percé dans la cuvette des WC fige et avale, au grand ébaudissement du monde des vivants.

Le crachat ne se dépose pas, il se projette. Il s’élance, aérien et imprévu, porté par des vents changeants. Il vole, il s’allonge et se déploie. Il prend une forme fuselée pour mieux pénétrer ce goulet d’air fluide qui voudrait l’étrangler. Lorsque finalement il rencontre la surface dure du monde, le crachat s’écrase en mille étoiles de salive et là, c’est le monde qui est ébaubi.

Mais comme le monde n’est pas parfait, il arrive parfois qu’un vent contraire et contrariant interrompe l’élan tendu du crachat et le retourne en plein dans le groin de l’expéditeur.

Cher Vladimir, mon gros minou en sucre, c’est toute la grâce que je te souhaite.

Sur le même thème, beaucoup mieux dit et en musique : In the Gallery, Dire Straits, traduction française. Juste en dessous ou http://wp.me/plN4f-1A4

Dans la Galerie


Harry fit un cavalier fier et libre, monté sur un cheval à cru.
Et pour la NCB, un mineur de charbon qui était à la fois
Un ange tombé du ciel et Jésus sur la croix.
Une ballerine qui patine, il fallait la voir sur la glace, qui dansait la valse.

Il y a des gens qui n’ont pas d’autre choix que peindre et dessiner
Harry devait tailler la pierre, modeler la terre glaise
Exactement comme les vagues doivent aller vers la plage
C’était inscrit dans son sang et sur ses os.
Ignoré de tous les artistes trendy à Londres ou à Leeds
Il aurait tout aussi bien pu fabriquer des jouets ou des chapelets
Mais il ne pouvait pas entrer.
Dans la galerie.

En même temps, vous avez un artiste qui dit qu’il refuse de peindre
Il prend une toile blanche qu’il colle au mur
Suivi par tous ses amis artistes, tous pareils, tous faux, tous bidons
Pendant que les marchands se réunissent
Et ils élisent celui qui sera primé
Celui qui pourra entrer.
Dans la galerie

Il refusait de mentir et de se compromettre
Pas de merde, pas de bouts de ficelle
Et tous les autres mensonges subventionnés
Qui ne veulent juste rien dire.
Je dois dire qu’il est mort sans jamais sortir de l’obscurité.
Et maintenant tous les vautours descendent de l’arbre
Pour l’exposer.
Dans la galerie.

Dire Straits, In the Gallery, 1978
http://www.youtube.com/watch?v=XEl7devfqdc