Habiller la lumière

Pour entourer la lumière, les ouvriers dressaient d’épais murs de pierre.
Pour habiller la lumière ils mélangeaient les couleurs, tendaient des fils de plomb arachnéens entre deux éclats de verre. Ils perçaient d’infimes lucarnes aux faites de leurs coupoles pour mieux voir les mouvements du ciel, de l’aube au crépuscule, du bleu paisible au noir d’orage.

Le dedans pour le dehors, faire parler le jour, enchâsser le soleil dans une fente étroite, forcer ses rayons dans lame oblique à peine troublée par le voile tissé dans la poussière du temps. 

C’est ainsi qu’assis dans la pénombre on comprend la clarté, immobiles dans le mouvement du monde, tranquilles dans un océan d’intranquillité.

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Auteur : Nicolas Esse

Depuis 1962, je regarde les nuages qui passent avant d'aller mourir.

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