Sous la jupe du fisc, deuxième partie

tirelire2Quelques minutes ont suffi pour passer de la déclaration à la confession. Je suis venu à genoux implorer la clémence de l’Administration et me voilà au chevet d’un contrôleur des impôts habité par le doute.
Il ne sait pas.
Il ne sait toujours pas pourquoi il s’est remis au mariage après une première tentative douloureuse. Il s’interroge. Se souvient de sa première épouse et de leur premier enfant. Des années chaudes. Des années tièdes. Des années froides. Des années de glace. De la séparation, du divorce, de la déprime et de la période de fébrilité célibataire qui a suivi. D’une femme qui surgit d’une avalanche de femmes. Il a 43 ans. Elle 32. Il repart pour un tour sur la grande roue. Arrivé au sommet, il est le maître du monde et un nouvel enfant est né.
Il réfléchit intensément.
– En fait, je crois que c’est par… orgueil. C’est ça, par orgueil.
Il réfléchit encore.
– Vous voyez, cette femme était si belle et tellement plus jeune que moi. Normalement, je n’avais aucune chance. Au début, je la sortais. Vraiment. Je l’exhibais. Ensuite, nous avons formé un couple, fait un enfant et je n’en revenais toujours pas.
Je crois que j’ai voulu faire homologuer mon exploit. Être inscrit officiellement sur la liste des records.
C’est pour ça.
Je me suis remarié.
Par orgueil.

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