Les choses qui tombent

Il faudrait toujours porter un casque.
Intégral.
Il faudrait toujours rester à l’abri d’une table
En béton armé.
Il faudrait toujours transporter, au-dessus de sa tête,
Un toit en acier inoxydable.
Vivre à l’intérieur de son armure.
Dans un abri à l’abri
Des choses qui tombent.
Parce que si vous levez les yeux au ciel,
Vous verrez des fissures.
Vous verrez le jour entre deux nuages.
Vous verrez la nuit entre deux étoiles.

Alors ne vous étonnez pas
Si une nuit, sans prévenir,
Un bout de ciel cassé se détache,
Glisse entre deux fissures.
Traverse en sifflant l’air doux de l’été.
Et vous fracasse le crâne
Juste au moment où
Vous sortez de votre armure.
Pour prendre l’air d’une nuit d’été.

Auteur : Nicolas Esse

Depuis 1962, je regarde les nuages qui passent avant d'aller mourir.

4 réflexions sur « Les choses qui tombent »

  1. Je crois que c’est trop tard, je suis déjà fracassée .-)
    Alors je sors sans armure, et je regarde le ciel et ses poétiques fissures, buttant sur des mots troublants, sans heurt.

    1. Il arrive que les fissures laissent passer des pavés taillés pour tomber juste dans le creux de la nuque, juste dans la faille de l’armure qui ne sert qu’à faire rire les oiseaux.

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