Recette de banana split

La banane est un légume frais qui vire du vert au jaune suivant son état d’avancement.

Oblongue et incurvée comme un boomerang, elle a déjà beaucoup servi. Un sondage représentatif sur un échantillon de 1345 personnes de sexe masculin, féminin, ou sans opinion a montré que 100% des sondés ont l’air parfaitement ridicules lorsqu’ils mangent une banane.

Prenons par exemple un tennisman. Il est beau. Il est bronzé. Son corps poli brille sous le soleil qui décline. Il survole le court d’une foulée agile. Il virevolte et danse. Il égaie le filet d’une volée diaphane. Il transpire, certes, mais ce sont des perles de rosée qui se noient dans son bandana façon pirate. À la fin de l’échange le tennisman s’assied. Il regarde le vide. Il boit une gorgée de boisson isotonique bleue. Il s’essuie. Il boit un coup d’eau minérale pour faire glisser l’infâme mixture colorée à l’encre de marker fluorescent. Il s’essuie encore. Il regarde au loin, un point imaginaire au milieu de la foule. Il se dit que c’est pas tout ça, il faudrait peut-être voir pour la suite. Il a un creux à l’estomac. Il plonge dans les entrailles de son sac rouge. Il fouille et il farfouille. Ici les bandeaux de rechange. Là, la réserve de bandanas façon pirate. Les chaussettes. Le pull de rechange. Les raquettes emballées dans un voile de cellophane.
Enfin, il se redresse sur sa chaise. Le soleil déclinant coule sur la foule et creuse des ombres  bleues sur le visage du gladiateur moite et doré. Certaines jeunes filles se pâment. Certains jeunes hommes aussi. Le tennisman a une banane à la main. Il fait plier la queue d’un coup sec pour ouvrir une fente dans la peau qu’il débite en quatre lanières égales. Érigée et blanche, la tête de la banane surgit de son fourreau déchiré, de cette corolle molle qui pend en quatre lambeaux tristes sur cette main hâlée. Alors, il avance son visage. Posée en face de lui, la caméra le prend en gros plan. La bouche ouverte qui engloutit jusqu’à la garde cette tige blanche et dressée comme un arc vers le ciel violet. L’œil vide et la lippe pendante. Toute la magie s’en va. Enfouie dans les profondeurs de cette gorge abyssale, la banane est sectionnée d’un coup de dents. Elle s’enfonce dans les entrailles du tennisman goulu. Elle explose en mousse épaisse. Elle remplit d’un seul coup les joues du gladiateur qui mâche dans le mou et déglutit avec peine. Il est au bord de l’étouffement. Il avale une fois. Il avale deux fois. Il n’a plus de salive. Il reprend un coup d’eau minérale. Il se racle la gorge et respire avec difficulté. Son œsophage est encombré.  Il a toujours sa banane à la main. Le temps qui lui est imparti touche à sa fin. Le tennisman emprunté prend le reste de la banane, referme les quatre lanières de peau autour de la tige charnue qui porte encore la marque de ses dents. Il fait un petit paquet bien propre. Le jeu reprend. Le soleil darde ses rayons obliques sur la peau de banane qui se remplit de taches brunes. Le jeu s’éternise.

Le soleil crépite.
La banana split.

Remerciements @Soupir59‎ princesse québécoise qui n’oublie pas que les bananes sont remplies d’os. Et c’est  @theoneshotmi qui a créé les costumes

La banane est un légume frais qui vire du vert au jaune suivant son état d’avancement.

Oblongue et incurvée comme un boomerang, elle a déjà beaucoup servi. Un sondage représentatif sur un échantillon de 1345 personnes de sexe masculin, féminin, ou sans opinion a montré que 100% des sondés ont l’air parfaitement ridicules lorsqu’ils mangent une banane.

Prenons par exemple un tennisman. Il est beau. Il est bronzé. Son corps poli brille sous le soleil qui décline. Il survole le court d’une foulée agile. Il virevolte et danse. Il égaie le filet d’une volée diaphane. Il transpire, certes, mais ce sont des perles de rosée qui se noient dans son bandana façon pirate. À la fin de l’échange le tennisman s’assied. Il regarde le vide. Il boit une gorgée de boisson isotonique bleue. Il s’essuie. Il boit un coup d’eau minérale pour faire glisser l’infâme mixture colorée à l’encre de marker fluorescent. Il s’essuie encore. Il regarde au loin, un point imaginaire au milieu de la foule. Il se dit que c’est pas tout ça, il faudrait peut-être voir pour la suite. Il a un creux à l’estomac. Il plonge dans les entrailles de son sac rouge. Il fouille et il farfouille. Ici les bandeaux de rechange. Là, la réserve de bandanas façon pirate. Les chaussettes. Le pull de rechange. Les raquettes emballées dans un voile de cellophane.
Enfin, il se redresse sur sa chaise. Le soleil déclinant coule sur la foule et creuse des ombres  bleues sur le visage du gladiateur moite et doré. Certaines jeunes filles se pâment. Certains jeunes hommes aussi. Le tennisman a une banane à la main. Il fait plier la queue d’un coup sec pour ouvrir une fente dans la peau qu’il débite en quatre lanières égales. Érigée et blanche, la tête de la banane surgit de son fourreau déchiré, de cette corolle molle qui pend en quatre lambeaux tristes sur cette main hâlée. Alors, il avance son visage. Posée en face de lui, la caméra le prend en gros plan. La bouche ouverte qui engloutit jusqu’à la garde cette tige blanche et dressée comme un arc vers le ciel violet. L’œil vide et la lippe pendante. Toute la magie s’en va. Enfouie dans les profondeurs de cette gorge abyssale, la banane est sectionnée d’un coup de dents. Elle s’enfonce dans les entrailles du tennisman goulu. Elle explose en mousse épaisse. Elle remplit d’un seul coup les joues du gladiateur qui mâche dans le mou et déglutit avec peine. Il est au bord de l’étouffement. Il avale une fois. Il avale deux fois. Il n’a plus de salive. Il reprend un coup d’eau minérale. Il se racle la gorge et respire avec difficulté. Son œsophage est encombré.  Il a toujours sa banane à la main. Le temps qui lui est imparti touche à sa fin. Le tennisman emprunté prend le reste de la banane, referme les quatre lanières de peau autour de la tige charnue qui porte encore la marque de ses dents. Il fait un petit paquet bien propre. Le jeu reprend. Le soleil darde ses rayons obliques sur la peau de banane qui se remplit de taches brunes. Le jeu s’éternise.

Le soleil crépite.
La banana split.

Remerciements @Soupir59‎ princesse québécoise qui n’oublie pas que les bananes sont remplies d’os. Et c’est  @theoneshotmi qui a créé les costumes

La banane est un légume frais qui vire du vert au jaune suivant son état d’avancement.

Oblongue et incurvée comme un boomerang, elle a déjà beaucoup servi. Un sondage représentatif sur un échantillon de 1345 personnes de sexe masculin, féminin, ou sans opinion a montré que 100% des sondés ont l’air parfaitement ridicules lorsqu’ils mangent une banane.

Prenons par exemple un tennisman. Il est beau. Il est bronzé. Son corps poli brille sous le soleil qui décline. Il survole le court d’une foulée agile. Il virevolte et danse. Il égaie le filet d’une volée diaphane. Il transpire, certes, mais ce sont des perles de rosée qui se noient dans son bandana façon pirate. À la fin de l’échange le tennisman s’assied. Il regarde le vide. Il boit une gorgée de boisson isotonique bleue. Il s’essuie. Il boit un coup d’eau minérale pour faire glisser l’infâme mixture colorée à l’encre de marker fluorescent. Il s’essuie encore. Il regarde au loin, un point imaginaire au milieu de la foule. Il se dit que c’est pas tout ça, il faudrait peut-être voir pour la suite. Il a un creux à l’estomac. Il plonge dans les entrailles de son sac rouge. Il fouille et il farfouille. Ici les bandeaux de rechange. Là, la réserve de bandanas façon pirate. Les chaussettes. Le pull de rechange. Les raquettes emballées dans un voile de cellophane.
Enfin, il se redresse sur sa chaise. Le soleil déclinant coule sur la foule et creuse des ombres  bleues sur le visage du gladiateur moite et doré. Certaines jeunes filles se pâment. Certains jeunes hommes aussi. Le tennisman a une banane à la main. Il fait plier la queue d’un coup sec pour ouvrir une fente dans la peau qu’il débite en quatre lanières égales. Érigée et blanche, la tête de la banane surgit de son fourreau déchiré, de cette corolle molle qui pend en quatre lambeaux tristes sur cette main hâlée. Alors, il avance son visage. Posée en face de lui, la caméra le prend en gros plan. La bouche ouverte qui engloutit jusqu’à la garde cette tige blanche et dressée comme un arc vers le ciel violet. L’œil vide et la lippe pendante. Toute la magie s’en va. Enfouie dans les profondeurs de cette gorge abyssale, la banane est sectionnée d’un coup de dents. Elle s’enfonce dans les entrailles du tennisman goulu. Elle explose en mousse épaisse. Elle remplit d’un seul coup les joues du gladiateur qui mâche dans le mou et déglutit avec peine. Il est au bord de l’étouffement. Il avale une fois. Il avale deux fois. Il n’a plus de salive. Il reprend un coup d’eau minérale. Il se racle la gorge et respire avec difficulté. Son œsophage est encombré.  Il a toujours sa banane à la main. Le temps qui lui est imparti touche à sa fin. Le tennisman emprunté prend le reste de la banane, referme les quatre lanières de peau autour de la tige charnue qui porte encore la marque de ses dents. Il fait un petit paquet bien propre. Le jeu reprend. Le soleil darde ses rayons obliques sur la peau de banane qui se remplit de taches brunes. Le jeu s’éternise.

Le soleil crépite.
La banana split.

Remerciements @Soupir59‎ princesse québécoise qui n’oublie pas que les bananes sont remplies d’os. Et c’est  @theoneshotmi qui a créé les costumes

Recette de biscuit au chocolat


Le biscuit au chocolat est un univers impitoyable.

Regardez le poste de télévision : pas un jour ne se passe sans qu’un constructeur de biscuits ne dépose un nouveau brevet. Le biscuit sous le chocolat. Le chocolat dans le biscuit.  Le chocolat en sandwich entre deux couches de biscuits qui apparait par une fenêtre en forme d’étoile, c’est joli. Le chocolat laminé. Le chocolat fritté. Le chocolat injecté. Le chocolat en fusion. Le chocolat moléculaire. Le chocolat virtuel, en 3D à manger avec des lunettes spéciales. Le chocolat que tu vois même pas dans tes rêves.
Cette débauche d’effets spéciaux nous consterne. Le biscuit au chocolat est une chose simple. D’un côté, le biscuit. De l’autre le chocolat. Et seulement deux manières de les assembler.

1) Assemblage mécanique : Une petite plaque de chocolat collée à la surface d’un petit beurre à l’aide d’une colle spéciale, voir avec le fabricant. La plaque peut être collée sur la face extérieure du biscuit ou compressée entre deux plaques de biscuit, selon le principe du sandwich au jambon.
2) Assemblage fusionnel : une couche de chocolat coulée sur la surface du petit beurre ou sous le petit beurre. Les molécules de chocolat enrobent les molécules de biscuit selon un procédé spécial, voir avec le fabricant. (Cette catégorie inclut les pépites de chocolat plus ou moins enfouies au cœur du biscuit)

Que nous ayons affaire à un biscuit mécanique ou fusionnel, il n’existe qu’une seule manière de le manger, qui consiste à séparer le biscuit du chocolat.
Pour les produits résultant de l’assemblage mécanique des composants, on procédera avec les mains en tenant fermement le biscuit et le chocolat. On imprimera ensuite une traction progressive jusqu’à ce que le biscuit se désintègre, et fasse des miettes partout. Au final, des mains sales et il reste des fragments de biscuit agrippés au chocolat. Dans le cas du sandwich, appliquer une traction, ensuite procéder comme avec le produit issu du coulage. (Voir ci-dessous)
Les biscuits où le chocolat a été coulé directement sur la surface du biscuit présentent une difficulté supérieure et les ingénieurs sourient derrière la vitre. Seul un passage au four pourrait dissocier les deux éléments, mais comment récupérer le chocolat qui coule ? Ne reculons pas. Ouvrons la bouche. Enfonçons la galette à demi en direction du palais, face chocolat vers le haut. Poussons avec la langue vers la sortie. Simultanément, nos incisives supérieures raclent la surface et décollent une longue bande de chocolat qui fond sur la langue et pas dans la main. Répétons l’opération. Pas mal, mais au final, il reste de longues trainées sombres et le biscuit a ramolli. On procèdera de la même manière pour les pépites, en utilisant les incisives mieux adaptées aux crevasses.

Il est long, le chemin qui reste à parcourir pour séparer le biscuit du chocolat.

Remerciements @sophierandr  princesse tweeteuse du Pépito, biscuit de coulage au chocolat noir.

Recette de tartine à la confiture de framboises

Tout le monde est prêt ? Cahier ? Stylo ? Vous notez.
D’abord, le pain. Prendre un pain, de préférence à la mie blanche. JE SAIS. La farine complète, c’est très bon pour le cholestérol, le tansit intestinal, la souplesse des artères, la balance commerciale. Pour tout. Mais là, c’est une question de goût. Le pain complet à tellement le goût du pain complet que tout le reste sombre dans l’anonymat.
La réussite de la recette du jour repose sur un équilibre fragile : d’une part le choix d’ingrédients de première bourre, d’autre part une cuisson de haute précision, mesurée au centième de seconde. D’ailleurs, les ingrédients : un pain frais, doré mais pas trop, à la mie blanche mais pas trop. Une cuillère à soupe rase de confiture de framboises. Un toaster branché. Un couteau à pain. Une planche à pain.
Poser le pain sur la planche à pain. Couper 1, 2, ou 3 tranches, selon l’étendue de votre libido boulangère. L’épaisseur idéale de chaque tranche sera comprise entre 17 et 20 millimètres. Je précise que le pot de confiture est déjà placé sur la table, sans couvercle, prêt à l’emploi. La cuillère aussi. Glisser une tranche de pain dans le toaster. (Et pas deux, quand vous mangez la première la deuxième surgrille ou refroidit) Appuyer sur le levier. Le pain disparoît et le toaster rougeoie.
Nous arrivons au grand secret. À la révélation. Pour un toastage parfait, il ne sert à rien de se fier  à la machine. Même perfectionnée ou électronique, la mécanique est privée de vue et surtout d’odorat, le seul sens qui compte en matière de toastage du pain. Vous ne sentez rien ? c’est pas bon. Vous sentez une odeur de café rôti ? c’est pas bon. Il faut sentir une odeur de brioche pâtissière chaude très légèrement grillée. Vous comprenez ? Vous sentez ? Alors, là, appuyez tout de suite sur « stop » ou « off » suivant que la machine parle Français ou Anglais. STOP. Sortez la tranche dorée, posez-la sur une assiette de porcelaine froide et attendez 30 secondes. On est pas des bêtes. Aussi bien que la farine complète, la mie brûlante égorge tous les autres parfums.
OK. Les 30 secondes sont écoulées. Remplissez la cuillère à soupe de confiture de framboises. Étalez sur toute la surface, bien jusqu’au bout de  l’arrête formée par la croûte qui entoure la tartine. Très important, sinon la confiture reflue vers le centre qui s’affaisse et devient mou, alors que la périphérie s’assèche et durcit comme fer à mâcher. Voilà. La surface brille d’un beau vermillon uniforme et ça sent un peu l’odeur tendre du pain grillé. Mordez dedans. La mie cède en premier, la croûte craque. La confiture soyeuse remplit les trous. Les grains de framboise explosent. Tout le parfum de l’enfance envahit vos intérieurs.
C’est l’heure du goûter.

Dans ma prochaine causerie culinaire, nous parlerons de l’élevage des framboises et de la meilleure manière d’en faire une nourriture céleste.

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